Pas tous connectés: quand le Mal fait des siennes

C’est un fait, notre vie sans internet ne serait plus une vie viable. Combien d’entre nous sont capables de mettre de côté l’infinite scroll des réseaux sociaux pendant une journée? Une seule journée sans son smartphone ou sans son écran d’ordinateur. Pas si évident que ça, à moins d’être on ne peut plus motivé. Cette technologie a révolutionné nos vies depuis plus de 25 ans et cela continue avec la nouvelle révolution qu’est l’intelligence artificielle. Nous dépendons tous de notre connexion internet. Se retrouver couper du web est un vértitable calvaire pour la plupart d’entre nous. On a besoin de regarder son écran pour voir les notifications: un nouvel email, un nouveau message sur l’une de nos messageries. Quelque chose qu’il ne faut pas manquer et qui nous pousse à consommer toujours plus d’écrans. Il nous faut réagir vite à ses notifications, être réactif, l’expression devenue à la mode surtout dans les échanges professionnels.

Retour à l’esclavagisme

Nul doute, nous sommes tous esclaves de nos écrans. Ils nous dominent, ils nous obnubiles. Mais la connexion et l’ultra connexion ne sont pas vécus par tous sur cette planète. Pourtant, ils ont aidé de nombreuses populations à se sortir d’une dictature. Combien de peuples ont retrouvé la liberté grâce aux réseaux sociaux et au dark web, aux bons côtés de celui-ci… On pourrait parler des Printemps Arabes à titre d’exemple. Mais encore une fois, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. L’accessibilité au web n’est pas réservée à tous. Bien malheureusement. Je fais référence à ces femmes et ces enfants africains, kidnappés par des groupes djihadistes et rendus à l’état d’esclaves, sexuels ou autres. Comme si les 300 ans d’esclavagisme par les blancs ne suffisaient pas aux africains, ce sont maintenant des africains qui réduisent à l’état d’esclaves d’autres africains qui n’ont pas eu la chance d’être au bon endroit au bon moment.

Les principaux mouvements terroristes en Afrique. Source: Observatoire stratégique de Genève

Sira, le film pour mieux comprendre

J’ai eu l’idée de cet article après avoir visionné le film Sira d’Appoline Traoré. un véritable bijou pour mieux comprendre la position de ces femmes africaines victimes d’une violence indicible. J’ai été attiré par le titre de ce film parce que c’est l’un des prénoms de ma propre fille, ainsi que l’une de mes belles soeurs. Je suis marié depuis 15 ans à une peule du Sénégal et de Guinée. Ce film raconte l’histoire d’une jeune fille peule, Sira, voyageant pour rencontrer son fiancé Jean-Sidi. Soudain, elle et sa famille sont attaquées par des terroristes islamistes. Tous les hommes sont abattus et le chef du gang, Yéré prend Sira et la viole. Laissée pour morte dans le désert, Sira se retrouve seule et se réfugie dans une grotte alors qu’elle tisse son plan de survie. Elle prendra position contre la terreur islamiste. (Source Wikipédia)

Pour ne rien vous cacher et de toute évidence, ce film est très dur et triste, même si la fin est heureuse. Pendant tout le temps où je regardais ce film, je voyais cette jeune femme peule se battre pour survivre en plein Sahel et je me répétais sans cesse que c’était le prénom de ma fille. Comme pour me convaincre que le destin de la jeune peule du film n’était pas celui de ma fille, née dans une famille aisée et dans un pays libre, une République. Ce film est un hommage aux femmes qui se soumettent mais combattent en silence. En regardant cette histoire ô combien émouvante, je me disais que c’était plus un documentaire qu’une fiction. Il y a encore beaucoup de femmes retenues en otage par les islamistes africains. Rendues à l’état d’esclaves sexuelles, elles sont enfantées et certaines meurent de fause couche dans des conditions plus qu’inhumaines.

Nous ne sommes pas tous connectés

Non, nous ne sommes pas tous connectés. Nous ne pouvons pas tous sortir un smartphone de notre poche pour aller publier telle ou telle autre chose futile. Ces femmes aimeraient elles aussi profiter de la vie et d’une connexion constante avec leurs familles. Elles aimeraient plus de like en IRL*, plus d’attention. Histoire de ne pas les oublier au fin fond de leurs vies miséreuses. Prenez le temps de voir le film dont je viens de vous parler. Vous n’en sortirez pas indemnes, c’est certain, mais le fait de penser à ces femmes vous aidera à relativiser beaucoup de choses. Et qui sait, peut-être que vous poserez votre téléphone pour profiter un peu plus de la Vie et de la chance que nous avons de vivre dans un pays libre…

*NDLR: Un acronyme venu de l’anglais In Real Life, dans la vie réelle

Ibrahim-Yves

Fondateur L'annuaire digital

Passionné de communication et de marketing, j'ai eu à coeur de créer cet annuaire pour en faire une plateforme multi-fonctions destinée à accélérer la transition digitale de tous.

Poster un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *